Harcèlement scolaire: où en est-on?
Début janvier, Lucas, 13 ans, a mis fin à ses jours. Ses proches ont dénoncé des faits de harcèlement à l’école. Ce sont des moqueries répétées et des insultes homophobes qui l’ont poussé au suicide. L’école et le reste du monde sont restés sourds face à la souffrance de Lucas. Combien de temps va-t-on encore abandonner nos jeunes, sans réagir?
Le harcèlement scolaire est une violence « répétitive, physique, verbale ou psychologique perpétrée par un ou plusieurs élèves à l’encontre de leurs camarades ». Depuis le 2 mars 2022, il est reconnu comme un délit. La politique de prévention pour lutter contre le harcèlement et cyber harcèlement s’est structurée autour du programme Phare, qui sur la base du volontariat est censé rendre les élèves acteurs de la lutte contre le harcèlement. Ce dispositif, à lui seul, n’est pas suffisant. Preuve en est: l’école de Lucas disposait du dispositif Phare.
En France, 1 million d’enfants subissent du harcèlement scolaire. L’augmentation du harcèlement à l’école, à travers les réseaux sociaux, dans les transports amène chaque jour de nombreux jeunes à penser au pire et à commettre l’irréparable. En 2021, 22 enfants ont fait le choix de renoncer. Prévenir et traiter plus vite les situations difficiles de harcèlement nécessite que les écoles et les encadrants pédagogiques prennent leurs responsabilités. Suite à de nombreuses interpellations par le Parlement et les médias, Pap Ndiaye, ministre en charge de l’éducation souhaite renforcer la lutte contre le harcèlement, notamment en primaire. Il souhaite changer le code de l’éducation pour que les élèves harceleurs puissent être changés d’école sans l’accord des parents. Une mesure louable, mais qui ne suffira pas à éradiquer le harcèlement à l’école.