Libérer la parole

Faut qu’on parle !

Cette expression m’a toujours glacé le sang. Pourtant un documentaire, au titre éponyme, diffusé sur CANAL+ l’an dernier, avait de quoi réchauffer les coeurs.

« Faut qu’on parle » aborde un sujet toujours et encore sensible en donnant la parole à six athlètes français qui osent raconter leur coming out sans tabous, avec humour et sensibilité.

De quoi s’agit il ? D’un acte fort.

Un film porteur d’espoir, revigorant. Qui tort le cou à la honte. Elles et ils se dévoilent avec pudeur, brisent le silence, en évoquant pour la première fois, à visage découvert, leur homosexualité. 

Des témoignages émouvants, touchants, qui sans nul doute pourraient avoir une résonance en chacun de vous. 

Ces confidences d’une grande humanité concourent à faire changer les mentalités. Et ça ouvre des portes. Mais plus encore… Comme beaucoup de filles et de garçons, jeunes et moins jeunes, qui ont osé un jour, une nuit, faire leur « coming out ».

Vous qui avez franchi le pas, vous savez combien cette libération de la parole aide à mieux vivre, en dépit des critiques. Il faut laisser glisser la connerie afin qu’elle se noie.

S’ouvrir, le faire pour soi mais également pour les autres, pour ceux qui étouffent et n’osent pas. Trop de souffrance, de tristesse, d’enfermement. Trouver les mots pour exprimer les maux, ça fait un bien fou ! Enfin se sentir libéré, soulagé, en paix.

Nous en avons tous tant besoin en ces temps compliqués. Bien évidemment cela n’a rien de simple pour la majorité des personnes LGBTQIA2+. Célèbres ou anonymes. 

Il faut beaucoup de courage (il en faut encore). S’assumer, c’est prendre des risques. Peut-être se sentir jugé, rejeté, blasphémé, hué, méprisé, piétiné, renvoyé, agressé….